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13/12/2021

On passe le relais

Après 15 années, le COVID aidant, nous avons décidé de transmettre le dispensaire et tout son matériel à une Association locale: Les Enfants des Villages, présidée par un médecin originaire du village et installé à Pointe-noire, le docteur Lingouala à qui nous avons confié toute la gestion.

Nous avons longuement préparé cette décision et avons sollicité l'aide d'un notaire et d'un avocat à Pointe-Noire.

Nous avons organisé et financé une dernière mission en 2020 à laquelle ont participé les 2 Sage-Femmes qui étaient présentes lors de la première mission ainsi qu'un médecin radiologue. Ils ont accompagné et installé un nouvel échographe et ont dispensé la formation nécessaire.

Nous avons beaucoup fait et nous savons que pour la bonne marche du dispensaire, notre implication est nécessaire mais pas forcément souhaitable. Les relations avec l'Afrique sont compliquées et nous en avons fait l'expérience au cours de ces dernières années. Aussi avons-nous décidé de ne plus nous immiscer dans la gestion de l'Association locale des "Enfants des Villages".

Nous avons tenu une comptabilité rigoureuse et la trésorerie de l'Association est saine et positive. Cette réserve nous permettra si nous le jugeons opportun, d'aider encore une fois le dispensaire si on fait appel à nous. 

Une fois tout apuré, nous ferons don de ces sommes à l'Association Gynécologie Sans Frontières qui nous a soutenu et dont nous sommes membres.

Merci à tous ceux qui nous ont aidés et soutenus.

18/11/2018

Novembre 2018, treizième voyage

Planifié depuis longtemps et tellement indispensable !

Nous avions quitté un Centre réorganisé mais pas pour si longtemps. Les 2 infirmiers l’ont vite quitté, l’un pour des raisons de santé et l’autre n’a pas souhaité rester.  L’infirmier chirurgien est finalement très indisponible.

Il aurait fallu bien appliquer ce qui suit :

Règle n°1 : Ne jamais croire que c’est gagné, stabilisé : 
pas en Afrique, pas dans la forêt
Règle n°2 : Ne pas faire confiance et rester méfiant.
Règle n°3 :
Garder candeur et naïveté sinon découragement.
La seule vraiment appliquée. Les évènements suivants
le démontreront.

Dès 2017, 2 nouveaux infirmiers sont trouvés et avec eux, le Centre revit.

L’un d’eux a d’excellentes idées auxquelles nous souscrivons avec enthousiasme : faire une clôture, réparer la motocyclette pour aller vers les autres villages, acheter un congélateur et y stocker de quoi vendre de la nourriture aux malades et au village etc…

Ne trouvant personne pour vérifier ce qui a été fait, nos interlocuteurs habituels étant soit en forêt au travail, soit absents ou malades, nous avons régulièrement envoyé de l’argent via Western Union sans doute le seul service à fonctionner parfaitement ; dommage pour nous car tout n’était qu’escroquerie, abus de confiance… la supercherie a été découverte alors que l’infirmier vendait des médicaments destinés au Centre à Dolisie.

Nous avions donc mis fin à sa collaboration en début d’année, ne laissant que Simplice, seul infirmier au village.

D’autre part, et en notre absence, tout le processus consistant à fonder une association congolaise n’avait pas abouti….

 

Nous sommes partis, toujours chargés de valises entières de médicaments, tellement moins chers en France,  avec plein de projets en tête.

Nous retrouvons Pointe Noire, notre ami Jonas qui est notre chauffeur, la chaleur, la forêt toujours si belle, la piste toujours cahoteuse, les mangues, le village immuable et le Centre, toujours en bon état. Le matériel n’a pas bougé, il manque peu de choses et le groupe fonctionne.

Le Congo a commandé au Brésil tout un programme d’installation de pompes fonctionnant à l’énergie solaire permettant l’accès à l’eau potable. Une aubaine pour les femmes qui sont chargées de la corvée d’eau, au prix d’efforts pénibles. Les installations jalonnent la piste. Malheureusement à peine la moitié fonctionnent et ne sont pas réparées. Nous sommes très déçus pour les populations. Quel était encore ce contrat mal honoré ?? C’était aussi une chance pour le Centre car il va falloir revoir tout le dispositif existant, cassé, sale..

Nous faisons la connaissance de Simplice et de sa famille. Il semble bien installé et a envie de rester. Sa femme est laborantine et est ravie de faire le ménage.

 

Nous dotons le Centre d’un congélateur, seul moyen pour garder un peu de froid et d’un nouveau réchaud. Nous espérons que le personnel cessera de faire du feu dans les cases pour faire cuire les repas.

 

Notre ambition est de mettre en place une organisation en routine pour aider Simplice : opérations et formation, indispensables.

La responsabilité du Centre est confiée à Jonas qui a une vraie volonté de s’investir, peut être en créant un petit commerce adjacent au Centre. Cette responsabilité sera partagée avec Désiré, l’assistant chirurgien pour le côté médical. Jonas et Désiré ont toujours soutenu le Centre et se sont donné du mal pour lui.

Nous prenons contact avec un nouveau médecin nommé pour un temps à Mossendjo, ville voisine à seulement 2 heures de piste. Il acceptera d’aller au Centre 1 long week-end par mois.

Nous rencontrons des patients dont les cas nous désespèrent : cas que nous savons graves et impossibles à soigner à Matoto.

Le temps a passé depuis l’ouverture.La petite fille que Berthe, notre première sage femme nourrissait au sein vient nous saluer. Elle a une dizaine d’années et vit à Tsinguidi, auprès de son grand père, chef de village qui reste aussi digne qu’au premier jour. La visite du Centre de Santé nous encourage à maintenir un suivi à Matoto.

En revanche, Gustave, le chef du village de Matoto est très malade et ne peut plus se lever.

Gaps qui nous a si souvent aidé est aussi en fin de vie mais nous réservera tout de même un bel accueil à Dolisie. Nous lui dirons un adieu plein d’émotions.

Jacques aussi, qui nous a toujours invité à Dolisie a disparu il y a un mois.

 

Nous profiterons aussi de notre passage à Dolisie pour porter plainte contre notre ancien infirmier pour vol et escroquerie, montrant ainsi que nous ne tolérons pas de ce type de comportement. La visite à l’hôtel de police restera un moment fort de ce voyage.

 

Et puis de retour à Pointe Noire, nous avons refait le siège de notre avocate, toujours aussi charmante et débordée. Nous restons confiants et pensons que nos tractations vont enfin aboutir.

 

Et même si une autre association porte la responsabilité du Centre, nous y reviendrons, c’est sur. Les villageois vivent dans une telle précarité et somme toute, une telle misère qu’au moins ce Centre de Santé leur donne un peu d’espoir.

 

A bientôt

 

 

 

27/11/2016

Quand un douzième voyage s'impose: novembre 2016

Rassurés sur l'avenir du Centre et sur la transmission il y a 2 ans, c'était mal connaître l'Afrique où tout peut arriver!!

En fait pendant 2 ans, il ne s'est presque rien passé. Plus de soignant au Centre ou si peu, plus de gestionnaire, plus de voiture, de fait plus de malade ou si peu.....

Et comme rien ne peut nous décourager et encore moins nous désespérer, nous décidons de redonner une impulsion au Centre. 

En avril, nous contactons simultanément l'infirmier chirurgien qui a souvent opéré là-bas et lui promettons de l'aide et une vraie liberté d'intervention si toutefois il recrute une nouvelle équipe, nous achetons un grand stock de médicaments, persuadons notre Gaspard (Dr Lingouala) de se relancer dans l'aventure...

Rapidement, tout s'organise. Les promesses nous rassurent mais la mise en oeuvre sera bien longue et l'équipe ne se sera mise au travail que lors de notre venue en novembre.

Mais que de belles surprises! Bien sur, tout ce qui ne fonctionnait pas il y a 2 ans n'est pas réparé mais le bâtiment est beau, propre, repeint et surtout le matériel n'a pas disparu. L'échographe doit être remplacé faute d'entretien dans une atmosphère si humide, le générateur doit être réparé... mais tout le reste est opérationnel, l'équipe travaille. L'équipe est composée de 2 infirmiers et d'un laborantin qui vont résider au village. C'est de cette permanence dont a besoin le Centre. Il y aura une présence de chirurgien environ la moitié du mois. Tout est rangé et répertorié. Les malades sont revenus, les lits sont pleins. A nouveau il y a des cas très graves et nos sensibilités sont encore soumises à rude épreuve.

Nous assistons même à une opération de hernie. Cette fois, nous avons confiance en l'avenir. les intervenants ont tous un intérêt à travailler, Gaspard s'investit. 

 

Autre objet de satisfaction: grâce à notre charmante avocate congolaise, nous avons cédé les biens congolais de l'association à celle créée par les congolais. Elle s'appelle finalement: Les enfants du village de Matoto. L'acte a été enregistré. Notre responsabilité personnelle n'est plus engagée mais nous resterons à l'écoute de ce qui se passe et prêts à aider encore et toujours ce petit hôpital de brousse qui sert tant les populations oubliées de la forêt.

Prochain voyage et suite de nos aventures dans 2 ans.